"Son chant fluide, léger mais ferme, dynamique, plastique, porté par un élan intérieur, ne ressemble aucunement à la trop placide mélopée des moines et de ceux qui les imitent... D'après mes recherches, c'est à peu près comme cela que devaient chanter les chantres d'avant l'an mil, avant les changements (ralentissement) qui ont affecté ensuite l'interprétation. Sa mise en valeur des paroles et des accents latins, qualité essentielle en l'occurrence, est non moins remarquable.

Je place désormais Mario Hacquard, au nombre des meilleurs interprètes du grégorien ancien."

Jacques Viret

 

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                 photo Tarek Anandan

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A REBOURS, ensemble spécialisé dans le chant grégorien et la musique ancienne est dirigé par Mario Hacquard, chanteur formé au CNSM de Paris (premier prix d'art lyrique et premier prix de musique de chambre), à l'École d'art lyrique de l'Opéra de Paris et à l'École César-Franck (grégorien).

Le nom du groupe est une référence à Joris-Karl Huysmans qui fut à la fin du XIXe siècle un fabuleux défenseur de l'art du Moyen Age - tout comme le furent Hugo ou Viollet-le-Duc : personne n'a écrit comme lui, avec autant d'enthousiasme et de science, sur la musique monastique (En Route et L'Oblat) et sur l'architecture religieuse (La Cathédrale).

Les concerts d'À REBOURS sont conçus comme des liturgies, avec une mise en espace qui souligne la beauté des églises et des châteaux, et met en évidence la richesse acoustique des voûtes.

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Lieux qui ont accueilli A Rebours : Abbaye du Thoronet, Abbaye de l'Etoile-Archigny, Saint-Samson de Ouistreham, Collégiale de Chablis, Préhy, Dracy-les-Couches, Nuits du Mont-Rome, Fondation Cziffra de Senlis, Sainte-Chapelle, Val-de-Grâce, Abbaye de Villelongue, Rennes-le-Château, Lognes, Forteresse du Coudray-Salbart, PenMern-en-Baden, Saint-Victor-la-Rivière, Tence, Saint-Jeures, Festival International de Megève, Cathédrale d'Auxerre, Prieuré du Sauvage, Abbaye royale du Moncel, Moments Musicaux de Chalosse, L'Hôpital Saint-Blaise, Poilly-sur-Serein, Flainville, Saint Nectaire, Beines, Besse-en-Chandesse, Horsarrieu, Nîmes, Dampierre, Sceaux...

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Mario Hacquard a enregistré deux CD de Chant grégorien pour GIMINI MUSIC :

Disque Angeli et Archangeli

Le programme est magnifique et l'interprétation à la fois soignée et chaleureuse.
Pierre Loiret - Radio Notre-Dame

Les pièces sélectionnées constituent une véritable anthologie du chant qui ont les anges pour acteurs... la voix est belle, bien timbrée, l'articulation précise. On sent que l'interprète a voulu faire vivre les textes-prières chantés et l'ensemble est convaincant.
Une nouvelle technique, un mode d'interprétation nouveau... La lassitude ne peut gagner l'auditeur.
Un parti pris respectable... A découvrir.
Una Voce

Le remarquable baryton, avec un superbe culot solidement basé sur sa belle technique, sa culture étendue et son sens artistique, s'attaque tout seul à cette spécialité d'exception qu'est le chant grégorien qu'il étudia à l'Ecole César-Franck...

 ...Comme il domine la mélodie française ou le lied, Hacquard maîtrise cet art virtuose, difficile entre tous, avec en effet une place de voix et une conception musicale sans mièvrerie, qui le fait sortir du cloître, où les anges ne sont évidemment pas enfermés avec les moines...

Journal de la Confédération Musicale de France

 

Disque En ces jours-là, je répandrai mon Esprit

Préface du Père Michel Evdokimov

...Il chante le grégorien avec un don de rapidité et surtout une aisance étonnante que beaucoup de choeurs grégoriens peuvent lui envier.
...C'est une expérience captivante que d'entendre avec quelle facilité et quelle vélocité, il interprète les torculi, salici et quilismae, ce qui donne un énorme élan aux chants qui, de ce fait, se rapprochent d'une ambiance arabisante. Ceci en particulier pour des pièces écrites à l'origine pour être chantées en solo comme les graduels ou les couplets de l'invitatoire. Mais cela donne aussi une merveilleuse représentation des répons et des offertoires.
...Un magnifique CD où le contenu de la fête de la Pentecôte est parfaitement interprété et chanté avec un élan majestueux.
Willy Schuyesmans - *****Gregoriaans

...Mario Hacquard donne à son chant une dynamique, un mouvement qui nous fait dire : « si autrefois on avait moins traîné dans les paroisses en chantant le grégorien, ce chant propre de l'église y serait peut-être encore! »
...Ce Cd est aussi l'occasion de découvrir ou redécouvrir le serpent, joué ici par Volny Hostiou. Cet instrument sera à partir du XVIe siècle l'instrument d'église par excellence qui enrichissait le plain-chant, apportant aux chantres certaines harmoniques dans le bas-médium inexistantes dans la voix humaine.
...Ici nous entendons la voix souple, chaude, veloutée, chaleureuse et discrète du serpent.
Una Voce

 

Mais il avait surtout éprouvé d'ineffables allégresses à écouter le plain-chant que l'organiste avait maintenu en dépit des idées nouvelles. Cette forme maintenant considérée comme une forme caduque et gothique de la liturgie chrétienne, comme une curiosité archéologique, comme une relique des anciens temps, c'était le verbe de l'antique église, l'âme du Moyen Age ; c'était la prière éternelle chantée, modulée suivant les élans de l'âme, l'hymne permanente élancée depuis des siècles vers le Très-haut. Cette mélodie traditionnelle était la seule qui, avec son puissant unisson, ses harmonies solennelles et massives, ainsi que des pierres de taille, put s'accoupler avec les vieilles basiliques et emplir les voûtes romanes dont elle semblait l'émanation et la voix même.
Combien de fois Des Esseintes n'avait-il pas été saisi et courbé par un irrésistible souffle, alors que le Christus factus est du chant grégorien s'élevait dans la nef dont les piliers tremblaient parmi les mobiles nuées des encensoirs, ou que le faux-bourdon du De profundis gémissait, lugubre de même qu'un sanglot contenu, poignant ainsi qu'un appel désespéré de l'humanité pleurant sa destinée mortelle, implorant la miséricorde attendrie de son sauveur !
En comparaison de ce chant magnifique, créé par le génie de l'église, impersonnel, anonyme comme l'orgue même dont l'inventeur est inconnu, toute musique religieuse lui paraissait profane. Au fond, dans toutes les oeuvres de Jomelli et de Porpora, de Carissimi et de Durante, dans les conceptions les plus admirables de Haendel et de Bach, il n'y avait pas la renonciation d'un succès public, le sacrifice d'un effet d'art, l'abdication d'un orgueil humain s'écoutant prier ; tout au plus, avec les imposantes messes de Lesueur célébrées à Saint-Roch, le style religieux s'affirmait-il, grave et auguste, se rapprochant au point de vue de l'âpre nudité, de l'austère majesté du vieux plain-chant. Depuis lors, absolument révolté par ces prétextes à Stabat, imaginés par les Pergolèse et les Rossini, par toute cette intrusion de l'art mondain dans l'art liturgique, Des Esseintes s'était tenu à l'écart de ces oeuvres équivoques que tolère l'indulgente église. D'ailleurs, cette faiblesse consentie par désir de recettes et sous une fallacieuse apparence d' attrait pour les fidèles, avait aussitôt abouti à des chants empruntés à des opéras italiens, à d'abjectes cavatines, à d'indécents quadrilles, enlevés à grand orchestre dans les églises elles-mêmes converties en boudoirs, livrées aux histrions des théâtres qui bramaient dans les combles, alors qu'en bas les femmes combattaient à coups de toilettes et se pâmaient aux cris des cabots dont les impures voix souillaient les sons sacrés de l'orgue !
Depuis des années, il s'était obstinément refusé à prendre part à ces pieuses régalades, restant sur ses souvenirs d'enfance, regrettant même d'avoir entendu quelques Te Deum, inventés par de grands maîtres, car il se rappelait cet admirable Te Deum du plain-chant, cette hymne si simple, si grandiose, composée par un saint quelconque, un saint Ambroise ou un saint Hilaire, qui, à défaut des ressources compliquées d'un orchestre, à défaut de la mécanique musicale de la science moderne, révélait une ardente foi, une délirante jubilation, échappées, de l'âme de l'humanité tout entière, en des accents pénétrés, convaincus, presque célestes ! D'ailleurs, les idées de Des Esseintes sur la musique étaient en flagrante contradiction avec les théories qu'il professait sur les autres arts. En fait de musique religieuse, il n'approuvait réellement que la musique monastique du Moyen Age, cette musique émaciée qui agissait instinctivement sur ses nerfs, de même que certaines pages de la vieille latinité chrétienne...

 J.-K. Huysmans A Rebours

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